Casus Belli
Le magazine de référence des jeux de rôle
#5
janvier | février 2013
Black Book Éditions
ISBN : 978-2-36328-112-8
256 pages (+ couverture), format 16,7 × 21,5 cm environ
9,50 €
Cinquième numéro de la quatrième incarnation du titre Casus BelliAprès une longue attente qui pouvait laisser croire que la revue était morte, le cinquième numéro de la quatrième incarnation de “Casus Belli” a fini par paraître (et, chose surprenante, la version papier a suivi de peu la sortie de la version *.pdf ; le numéro étant daté “janvier | février 2013″ : on est presque dans les clous, pour une fois…).
Le format, la maquette et le prix sont les mêmes que pour les précédents numéros. La couv’ est probablement celle d’un supplément Pathfinder (et pour l’anecdote, ce n’est pas celle qu’on voit sur le bulletin d’abonnement de la page 249, abonnement toujours aussi peu économique et auquel je ne suis donc pas près de souscrire, même si je n’avais pas d’inquiétudes sur la survie à moyen terme du canard). Certains textes écrits en blanc sur fond orange sont parfois difficiles à déchiffrer (c’est un peu moins pire pour le blanc sur fond rouge).
On a bien évidemment droit à un florilège de coquilles et de fautes d’orthographe et de français, sans oublier le faux-ami miniatures pour figurines. Et puis la maîtrise incertaine de la langue française par certain des pigistes n’aide pas à la compréhension de ce qu’ils ont voulu écrire : quand on nous dit par exemple que l’éditeur de la V.F. de Pathfinder, n’arrivant pas à suivre le rythme des parutions en V.O., publie “certains de ses suppléments sous forme de Compendium”, faut il comprendre compendium comme signifiant abrégé (ce qui serait son sens correct) ou bien comme voulant dire, dans l’esprit du pigiste, quelque chose comme recueil ou compilation ? Je crains malheureusement que ce ne soit la seconde solution…
Je vous passe le recours trop fréquent à l’anglais pour se la jouer branchouille (en disant par exemple RPG plutôt que JdR, c’est sûr que ça apporte beaucoup au texte… en tous cas, ça apporte beaucoup au mépris grandissant que j’éprouve envers certaines personnes s’exprimant dans ce canard).
Je me demande vraiment si les textes sont relus avant d’être imprimés…
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Le courrier des lecteurs n’en est pas un, mais de fausses lettres de lecteurs commémorant les 25 ans de Tristan Lhomme dans la presse rôludique. Ça meuble toujours deux pages avec rien…
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Les nouvelles du front, eeenfin dépourvues des pitoyables Monghol & Gotha : dix pages et que des machins en français.
Quatre pages d’actualité des parutions anglophones (enfin, plus précisément, trois pages, puisqu’il y en a une qui parle de la GenCon). C’est squelettique.
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Deux pages sur une émission d’ARTE, qualifiée de GN par l’article (ce qui m’a évoqué ces fans qui rattachent tout ce qu’ils peuvent à la SF, jusqu’à des textes comme la Bible).
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Quatre pages sur Mournblade (JdR français (comme son nom l’indique) dans l’univers des Jeunes Royaumes de Moorcock). L’auteur écorche systématiquement en Melnibonée le nom de Melniboné… notez, ç’aurait pu être pire, il aurait pu nous parler de Ménilbonée.
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Deux pages sur la version Rikki-Tikki-Traveller de 2300 AD. L’auteur de ces pages n’a même pas été foutu de recopier correctement la faute d’orthographe volontaire à Kafer, devenant Kaefer dans le bouquin mais écrit ici Kaeffer… Mais ce n’est pas la seule faute d’orthographe de ces deux pages. Ajoutons que le recours à un jargon franglais rend certaines phrases incompréhensibles : que signifient “assez gritty”, “plus de fluff”, “moins de crunch” ?
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Une page sur Red Sands, qui est sorti il y a deux ans au moins et dont le côté nouveauté se pose un peu là (mais c’est quand même sympa d’en parler).
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Une page sur un bouquin du regretté Roland C. Wagner, signée Pierre Rosenthal.
On arrive aux scénars, avec d’abord pour changer du Pathfinder faisant écho au scénar Le cœur de la mort de Casus Belli (le seul le vrai l’unique) n° 7. J’ai pas aimé.
Il y a un scénar Bloodlust (pour la nouvelle édition “Bloodlust Métal”), intéressant.
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Un gros scénario pour Pathfinder, mais pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’un scénario estampillé Pathfinder Society et précédé de plusieurs pages de présentation de ladite société (qui doit être un peu l’équivalent pour Pathfinder du RPGA Network et de son Living Greyhawk ; une sorte de campagne officielle faisant évoluer le contexte).
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MJ Only, rubrique au ridicule titre mi-français, mi-anglais, prolonge celle du numéro précédent en traitant de la compétition et des antagonismes entre PJ ; un concept qui m’a toujours déplu, le JdR dans ma conception des choses étant une activité coopérative. C’est ptêt un poil moins pire que ce que je craignais, mais ça ne m’a franchement pas plu. Les seules bonnes idées sont dans les marges, concerneraient la formation (l’établissement de la cohésion) du groupe de PJ, et n’ont pas du tout été développées.
Encore une aide de jeu pour Pathfinder, sur la classe de druide. Tout ce Pathfinder qui dégueule du canard me donne l’impression qu’ils cherchent à revenir à la situation d’origine du JdR, où (A)D&D était la référence et la lingua franca communes à l’ensemble des joueurs. Sauf que ce n’est plus le cas depuis longtemps et ça ne le sera vraisemblablement plus jamais, d’une part ; et que ça sent quelque peu la manœuvre absolument pas désintéressée, d’autre part, l’éditeur BBE publiant à la fois “Casus Belli” et la V.F. de Pathfinder.
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Et une planche de Kroc le Bô qui amusera peut-être les enfants jusqu’à huit ans, mais qui sinon est franchement lamentable.
On retiendra donc une fois de plus que la forme laisse très nettement à désirer, mais que l’esprit Casus originel est à peu près là (malgré les coups de boutoir que lui donnent les djeunzizm-attempts, en n’importe quoi franglo-débile dans le texte). Et que le retard de parution conséquent (quatre mois) n’est pas très encourageant quant à la survie à court terme du canard.
Mais s’il survit jusqu’au prochain numéro, et bien que je ne sois franchement pas du tout le cœur de cible, j’essaierai certainement de me le procurer malgré tout. Un peu par habitude, il est vrai…